Alexandra Chabanne, CEO de Mediacom France et DG de GroupM France, est désignée présidente du Grand Prix des stratégies médias qui aura lieu le 12 juin 2019. Interview.

Vous allez présider le Grand Prix des stratégies médias : qu’est ce qu’un bon dispositif média aujourd’hui ?

En matière de stratégie média, il est temps de remettre l’église au milieu du village : si la création est importante, elle doit être au service des médias et pas l’inverse. Ce sont de vraies convictions que je défends au quotidien dans l’agence. Il faut trouver les meilleures orchestrations médias pour toucher et engager les publics, grâce à une créa impactante.

Le critère numéro un pour juger d’un dispositif média : il faut qu’il ait créé de la croissance pour la marque, en rencontrant son public et en générant du business pour le client. Cet apport business doit être mesurable et quantifiable. Cela signifie qu’il y a un enjeu fort de compréhension des audiences et insights. Et cela implique une bonne traçabilité pour mesurer le retour sur investissement de ces actions.

 

La data n’est-elle pas la clé de voûte de toute stratégie média ?

Le big data est un buzzword qui nous invite à couper les cheveux en dix-huit mais au final, les vraies questions auxquelles il faut répondre sont les suivantes : est-ce créateur de croissance pour les marques que l’on défend ? Quel est le bon mix entre la data, l’input créatif et la pluralité des médias ? Tout ne peut pas être data ou créa.

L’agence média est l’acteur marketing qui a le plus massivement investi dans la data et les technologies associées pour bien comprendre les consommateurs et tendances. Hier, la data s’appelait étude, et avant-hier, panel. Et l’on a toujours utilisé ces outils. On continue d’investir beaucoup dans ces nouveaux dispositifs et notre métier est devenu beaucoup plus technique.

 

À quoi sert le Grand Prix des stratégies médias ?

En récompensant un dispositif qui a permis de créer du business et de la croissance pour une marque, il met à l’honneur l’innovation de notre métier, or, il a besoin d’être revalorisé. C’est un coup d’éclairage qui est bon pour notre industrie, pour les médias et les agences médias qui ont un rôle essentiel dans l’écosystème marketing com.

 

Qu’est-ce que la participation à un jury de Grand Prix vous apporte ?

C’est l’occasion de travailler avec une équipe resserrée de professionnels, de partager nos expériences. Ce type d’instances permet d’identifier à tête froide des mécaniques qui ont porté de vrais fruits et pas seulement l’innovation pour l’innovation.  

Et puis comme c’est un événement référent du marché, c’est une grande chance pour moi d’en assurer la présidence. Du coup, je suis encore plus curieuse de découvrir le résultat des délibérations.