Édito

Il y a les threads pour émouvoir, les threads pour dénoncer, les threads pour expliquer au monde entier pourquoi l’on a décidé de devenir vegan, les threads pour raconter sa vie d’étudiant à Sciences Po, dénoncer le harcèlement de rue, publier des vers de poésie… Le thread (fil en français), c’est un récit dévoilé sur Twitter et découpé en plusieurs tweets. Il doit être haletant, avec une pincée de suspense, pour ne perdre aucun lecteur entre deux posts. L’écriture doit être ciselée. Si Émile Zola publiait aujourd’hui son J’accuse pour dénoncer l’affaire Dreyfus, il choisirait peut-être de le faire sous la forme d’un fil, plutôt que de passer dans L’Aurore sa lettre destinée au président Félix Faure. Le thread, c’est la tribune version Twitter, un parchemin que l’on déroule à sa communauté. Le thread c’est une extension naturelle du tweet, qui transforme le micro-blogging en publication XXL. Il est des threads salutaires parce qu’ils libèrent la parole, mettent fin à l’omerta sur des sujets sensibles… et puis il y a des posts qui ne font qu’alimenter le robinet à fake news. D’ailleurs, bien souvent, les auteurs de threads ont des faux nez, ce qui peut les pousser à en rajouter, à romancer leurs histoires. Alors il faut prendre le thread pour ce qu’il est : un objet littéraire non identifié, qui cache parfois de très bonnes surprises. C’est la fin de ce thread sur les threads. Merci de l’avoir suivi !

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