Édito

«Si vous n'achetez pas l'info, d'autres l'achèteront à votre place». Le slogan aurait pu être trouvé par un publicitaire, il est issu du cerveau d’un journaliste: Olivier Ravanello, président et cofondateur du site d’info, Explicite (et ex Itélé). Dans une tribune au JDD et via un hashtag sur Twitter («jachetelinfo»), le directeur de la publication d’Explicite appelle à la mobilisation. Pas certain que ce hashtag fasse autant bouger les mentalités que «balancetonporc» mais il est symptomatique d’un secteur d’activité en grande souffrance. En 2018, payer pour s’informer ne va plus du tout de soi. En 2018, les vendeurs à la criée de journaux ont disparu, mais les directeurs de la rédaction sont obligés de descendre dans l’arène des réseaux sociaux pour faire l’article sur la valeur de l’information. Sites d’infos, hebdos ou quotidiens, même combat! Les patrons de presse mouillent le maillot pour défendre le prix du journalisme et de leurs journalistes… Et les discours se ressemblent. Aujourd’hui les lecteurs sont appelés à soutenir leur média, comme s’il s’agissait d’une grande cause: «S’abonner au Monde c’est soutenir le journalisme d’investigation et une rédaction indépendante de plus de 400 journalistes.» Signe que le mouvement de paupérisation de la presse s’accélère, des journalistes viennent de lancer «Disclose, le premier média et ONG de journalisme d’investigation, à but non lucratif, uniquement financé par les dons». Cette initiative s’inspire de la réussite de ProPublica aux États-Unis. Un média gratuit qui s'appuie sur des dons et offre ses enquêtes à des grands médias partenaires…

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