Management
Taux d’embauche, proportion de CDI, niveau des salaires... Le VIe baromètre des métiers de la communication de Sup' de Com dissipe tous les doutes : la météo est au beau fixe et le risque d’orage, très réduit.

Selon le VIe baromètre des métiers de la communication, ceux-ci naviguent toujours en zone anticyclonique. Les tendances positives se maintiennent, voire s’accentuent. Le taux d’embauche affiche ainsi une progression franche de 9 points et franchit pour la première fois le cap des 60 % (61,5 %). Autrement dit : six entreprises sur dix ont recruté un communicant au cours des douze derniers mois. À l’encontre des idées toutes faites, ces recrutements ont débouché en grande majorité (67 %) sur un CDI, la part des CDD poursuivant le reflux continu entamé en 2015. Mieux encore : ces embauches correspondent, dans plus de 60 % des cas, à des créations de postes et non des remplacements, maintenant ainsi la bonne orientation observée depuis 2015.

Les modes de recrutement enregistrent de leur côté une véritable mutation avec un recours toujours plus prononcé aux réseaux sociaux. Dans le baromètre 2017, 10 % des sondés y avaient eu recours pour trouver le profil recherché. Cette année, cette proportion bondit pour atteindre 30 % et consacrer LinkedIn comme le principal outil digital dans ce processus. Autre signe de la montée inexorable de la digitalisation, le métier d’influenceur figure pour la première fois parmi les compétences les plus recherchées, même s’il ne se classe qu’en sixième position.



Hausse du niveau des salaires

Autre bonne nouvelle, le niveau moyen des salaires à l’embauche augmente sous l’effet d’un double mouvement. D’un côté, la part des rémunérations annuelles inférieures à 20000 euros continue de régresser (sur cinq ans, elle recule de 13 points) ; de l’autre, la part de celles supérieures à 30 000 euros progresse encore, engrangeant 10 points de hausse sur la même période. L’engouement des recruteurs pour les bac+5 – ils représentent presque 60 % de toutes les embauches – ne peut pas expliquer entièrement le phénomène. « Sur la progression des salaires, peut-être y a-t-il un “effet Macron”, estime Henri Rivollier, directeur de Sup' de Com. En démontrant qu’une stratégie de communication bien structurée pouvait être efficace, il a peut-être incité les entreprises à miser sur ce levier. »

En ce qui concerne les profils recherchés, les généralistes accentuent leur avantage, passant de 60 % en 2014 à 71 % de l’ensemble des demandes, au détriment des spécialistes, dont la part se réduit à 30 % du total. « Il y a des nuances entre les attentes des annonceurs et celles des agences, précise toutefois Stéphanie Patfoort, coordonnatrice nationale de Sup' de Com. Sur le baromètre 2018, les profils généralistes sont recherchés par 76 % des annonceurs et 59 % des agences. »

Arrivée des bachelors

Une différence qui se reflète jusque dans les besoins, estime Henri Rivollier : « Les annonceurs sont plus attentifs aux savoir-faire transverses, alors que les agences sont souvent à la recherche de compétences plus spécialisées et souvent plus techniques. » Sans doute est-ce aussi l’expression assez logique de la complémentarité entre les services de communication intégrés et les agences, dont le rôle de conseil reste très valorisé. « Il y a aussi le fait que l’annonceur a tendance à aller chercher en agence les compétences qu’il n’a pas toujours en interne, notamment les PME », ajoute Henri Rivollier.

L’arrivée des bachelors sur le marché pourrait modifier le paysage. Encore peu connus des recruteurs formés à une époque qui ignorait ce niveau de qualification, cette marée montante peut modifier les équilibres existants, note le directeur de Sup' de Com : « Ils devraient s’imposer sur les postes plus opérationnels alors que les bac+5 seront plus orientés vers la stratégie. »

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