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Si Patrick Mercier a un temps présidé Leo Burnett France, cet entrepreneur, qui a fondé l'agence Change en 2009, professe un parcours en dehors des réseaux, dans une farouche indépendance.

La course a commencé par un pari. En 1991, à New York, Patrick Mercier lance à un ami, alors que le marathon bat son plein, qu’il chaussera les baskets pour la prochaine édition. Comme on se jette à l’eau. «Depuis, j’ai couru quinze marathons», annonce le président-fondateur de l’agence Change. Silhouette affûtée, ton mesuré, le publicitaire professe sa passion pour la course à pied: «C’est un élément essentiel dans ma vie, un vrai apprentissage de l’effort et de la ténacité. Un challenge personnel.»

Personnel, sans aucun doute, et farouchement individuel, aussi. Lorsqu’on rencontre Patrick Mercier dans les locaux en rotonde de son agence, rue de Caumartin, dans le IXe arrondissement parisien, deux mots reviennent, comme un mantra: «autonomie» et «indépendance». Une indépendance jalousement préservée lors d’un des rapprochements les plus originaux de la planète conseil: en janvier dernier, Change devenait le partenaire créatif français de FCB. Sans céder d’un pouce au groupe américain. «Dès le départ, j’ai dit à Carter Murray, patron de FCB Global, que j’ai connu lorsque je dirigeais Leo Burnett: “Nous ne sommes pas à vendre.”»

«Des gens libres»

Certes, comme il le rappelle, Patrick Mercier s’est frotté aux grands réseaux. Mais depuis ses vingt-trois ans, où ce Nîmois fonde l’agence Vibration à Montpellier, il conserve une conviction, martelée: «Je préfère diriger ma propre structure qu’être un apparatchik.» La défunte BDDP, où il fut directeur commercial sous la houlette de Jean-Marie Dru, «un maître absolu», provoque chez ce pudique une émotion palpable: «On est tous un peu orphelins de cette agence, un modèle de jusqu’au-boutisme créatif. Elle a formé des gens libres.»

Michel Perret, directeur général chargé des stratégies de Leo Burnett, a rencontré Patrick Mercier dans les mythiques locaux du quai André-Citroën, dans le XVe arrondissement de Paris: «Patrick est un taiseux qui, avant d’être un publicitaire, est un entrepreneur», estime-t-il. Gilles Masson, autre indépendant à la tête de M&C Saatchi GAD, a connu Patrick Mercier lors de l’ère Leo Burnett: «Il a un côté militaire, un peu dur parfois, avec une grande rigueur, une grande cohérence et un grand sens du business. Il sait où porter les coups.» Business, mais pas seulement. «Patrick aime bien la création, il aime gagner des prix et en est très fier», souligne Michel Perret. Le patron de Change ne s’en cache pas: «On veut faire partie des cinq agences les plus créatives du marché.»

Une course de fond que cet amateur de tauromachie et de vins du Sud prépare comme son prochain défi: le marathon de Berlin, dont il sera l'un des participants en septembre prochain.

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