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À 27 ans, la cofondatrice de l’application Clear Fashion continue de se faire une place dans le secteur de la tech, en aidant le consommateur à acheter ses vêtements de manière plus responsable.

« À cette époque-là, si vous m’aviez demandé comment fabrique-t-on un jean, je n’aurais pas su vous répondre », reconnaît-elle. Rym Trabelsi, en septembre 2016, fait son entrée en école d’ingénieurs à AgroParisTech. Son but ? Comprendre l’impact de l'alimentation sur la santé et l’environnement. Diplômée en agronomie, elle a suivi les scandales qui éclaboussent l'industrie. Selon elle, l’impact environnemental ne se réduit pas seulement à l’alimentation. « En cours, je me suis rendue compte qu’on ne me donnait pas les outils nécéssaires pour comprendre le fonctionnement de la filière du textile. » Un constat partagé par sa camarade de promo, Marguerite Dorangeon, cofondatrice de Clear Fashion. 

 

Un concours pour H&M

L’idée d’une mode éco-consciente avait déjà émergé. En quête de sens dans le monde du travail, les deux millennials de 26 ans apportent leur contribution pour faire évoluer les pratiques. Dans le cadre d'un concours organisé par H&M, elles imaginent une solution baptisée Clear Fashion. L'application scanne l'étiquette de composition d'un vêtement et évalue les marques sur quatre critères : l’humain, la santé, l’environnement et les animaux. « Le problème était lié à un manque d’information chez le consommateur. Mais une marque n'a aucun intérêt à utiliser des techniques de teinture moins polluantes par exemple si elle ne communique pas sur cette bonne pratique », plante Rym Trabelsi. L'algorithme s'appuie sur des informations publiques des marques, appuyées par des preuves. Y sont ajoutées leurs réponses à un questionnaire, si elles ont accepté de s’y soumettre. D'autres données sont fournies par les fabricants ou récoltées par un comité d’experts. « On nous répétait que seuls les acteurs écoresponsables allaient participer au questionnaire, mais des marques comme Adidas et H&M ont accepté de nous répondre. » Lancée en 2019, l'application évalue plus de 360 marques et est utilisée par plus de 200 000 utilisateurs. Pour pérenniser son activité dans l’Hexagone, la start-up propose désormais aux entreprises d'acheter l'affichage de leur évaluation. Dix ont emboîté le pas. Depuis janvier 2021, l'outil a été affiné pour lire directement le code-barres des vêtements. Pour l'heure, seules quinze marques, dont le groupe Chantelle, ont accepté de fournir les données relatives à leur fournisseurs et sous-traitants.

La détermination et la confiance en soi résument assez bien le caractère de Rym Trabelsi qui gère, avec Marguerite Dorangeon, une équipe de treize collaborateurs. « Trouvons du sens dans notre travail, ne faisons pas juste de la RSE dans la com », prévient-elle. Un mantra no bullshit qui sonne juste dans un secteur très masculin.

Parcours

1993. Naissance.

2016. Rencontre avec Marguerite Dorangeon.

2017. Diplôme d’ingénieur à AgroParisTech.

2019. Lancement, avec Marguerite Dorangeon, de Clear Fashion.

2021. Lancement de l'option scan de codes-barres. 

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