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Valérie Hénaff voulait devenir psychologue. Elle découvre la publicité par accident. Elle est aujourd'hui présidente de Publicis Worldwide et Publicis Conseil.

Valérie Hénaff est ce qu'on peut appeler une heureuse victime du destin : passionnée de psychosociologie, elle s'aperçoit une fois inscrite qu'elle est dans la mauvaise classe. Au moment où elle s’en rend compte, il est trop tard pour changer de cursus. Alors, en attendant et pour ne pas perdre son année, elle passe le seul concours encore ouvert : un DESS marketing et gestion. Elle n’a aucune notion sur le sujet mais bachote pendant un mois, obtient le concours haut la main et finit son année par un stage au planning stratégique de Callegari Berville (devenue depuis Grey Paris).

Cette entrée « accidentelle » dans le monde de la publicité, grâce à une amie créative, sera sans retour malgré ses nombreuses tentatives pour renouer avec sa première passion… « C’était une obsession de terminer le cursus en psycho, et je l'ai fait plus tard. Ce que j’aimais vraiment, c’était l’observation des gens. Mais finalement le planning m’a apporté cela, je suis donc restée. Aujourd’hui, je sais que j’ai trop besoin du collectif pour exercer un métier aussi solitaire que psychologue », confie-t-elle.

Homme providentiel

Au fil des rencontres – Nicolas Bordas, Olivier Altmann… – elle se retrouve embarquée dans la création de BDDP & Fils. Elle aspirait pourtant à intégrer une agence de grande taille… Elle restera sept ans chez BDDP & Fils. Et, dans le sillage d'Arthur Sadoun, elle tentera l'aventure Publicis Conseil. «Finalement, je crois que la vie professionnelle c’est une question de rencontres, l’entreprise importe moins que les gens.» Dix ans plus tard, Valérie Hénaff est désormais présidente de Publicis Conseil mais aussi de Publicis Worldwide. «C’est une grosse bosseuse, très cérébrale, qui sait se servir de son expérience de planneuse au quotidien. Peu de planneurs sont arrivés à des postes aussi importants», partage Patrick Lara, directeur général de Publicis Conseil qui la côtoie depuis dix ans.

Elle concède toutefois que la communication auprès des médias n’est pas son fort («Je n’aime pas me mettre en avant, mais je devrais le faire davantage pour l’agence»). En interne, les collaborateurs la pensent distante. «Elle ne l'est pas. Elle est en réflexion permanente. On peut donc avoir l’impression qu’elle snobe les gens, mais ce n’est pas volontaire», explique Patrick Lara.

Son poste très prenant ne lui laisse que peu de temps pour profiter de ses trois (grands) enfants, faire de la voile ou du ski, aller à Paris en vélo le week-end, lire Marguerite Duras et Delphine de Vigan ou aller voir un film de Xavier Dolan. Un parcours qui ne tient pas seulement à la destinée, même si la principale intéressée estime avoir « une étoile au-dessus de la tête ».

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