Anne du Manoir, l'intégratrice

Ce 7 février, Anne du Manoir doit jongler avec un emploi du temps bien rempli et un entretien impromptu avec son patron, Thierry Laroue-Pont, dont elle est la DRH, tout en restant concentrée sur le plan de transformation digitale de l'entreprise, en 2018-2019, et le projet de déménagement dans le futur siège, à Boulogne-Billancourt, à l'horizon 2021.

Filiale à 100 % du groupe bancaire, sa société BNP Paribas Real Estate semble un peu écrasée par la puissance de la marque mère : « Cela rassure car on y voit la solidité de l'actionnaire mais cela peut en effrayer aussi sur la plan de l'agilité », constate-t-elle. D'où l'importance d'assurer une communication employeur qui se distingue de la banque. Sur un marché de l'emploi tendu, notamment sur les profils du digital, une web série « campus » au ton humoristique explique ainsi comment écrire un CV, préparer un entretien, etc. Un studio de création vidéo assure la production de contenus éditoriaux au sein de l'entreprise.

Proximité avec le top management

Présente sur tout le cycle de l'immobilier, depuis la promotion jusqu'à la gestion d'immeubles pour le compte de clients, en passant par la location-vente ou l'expertise, l'entreprise présente dans quinze pays et forte de 5000 salariés offre à de jeunes recrues l'opportunité de vivre plusieurs métiers. La DRH insiste sur la proximité avec le top management : « C'est une approche entrepreneuriale qui convient à un jeune qui veut se sentir partie prenante et trouver du sens dans ce qu'il fait », note-t-elle. Elle-même, au début de sa carrière, a abandonné Guerlain (LVMH), pour rejoindre pendant sept ans l'éditeur de logiciels Infovista, « une grosse PME de dimension internationale ». Elle y monte une structure en Asie avant de découvrir Habitat puis l'immobilier avec Axa IM.

Aujourd'hui, avec 60 % des effectifs hors de France, elle se doit de mieux faire connaître son entreprise et ses 700 recrutements par an (dont 200 stages et alternances). La transformation digitale, qui a déjà permis de passer au contrat de travail électronique, implique des techniques de réalité virtuelle et la conception de nouveaux espaces de coworking, permettant une organisation souple grâce aux outils numériques. L'objectif est la dématérialisation des documents pour entrer dans un mode de travail du type « flex office ». « On peut imaginer un point central de rattachement physique et des lieux de fluidité, comme des hubs partagés au sein du groupe ou avec d'autres entreprises » - dit-elle. Mais il faut aussi « réfléchir à l'entreprise de façon intégrée » en intégrant les diverses composantes de la diversité. Au delà de la mixité, la question sociale devient un enjeu, via les universités et les associations : « il nous faut embarquer l'ensemble de la population », conclut-elle.