Portrait
Le Français Arthur Mamou-Mani est la valeur montante de la création visuelle anglo-saxonne. Il a été choisi pour concevoir le temple du festival Burning Man qui se tient dans le Nevada du 26 août au 3 septembre.

Il fait partie de ces créateurs de l’impossible, un alchimiste du design, capable de vous convaincre en quelque mots qu’il peut transformer n’importe quel matériau en œuvre d’art. Architecte, designer, professeur, entrepreneur : Arthur Mamou-Mani, 35 ans, a parfaitement adhéré à l’esprit londonien, où la vie professionnelle est avant tout une affaire d’expériences, d’expérimentations, d’audaces. D’échecs aussi. « L’une des choses les plus importantes que j’ai apprises en m’installant à Londres, en 2003, c’est que la réussite part de l’échec. Fail Again, fail better! »

Installé dans l’est londonien, à Hackney, quartier jadis défavorisé devenu depuis le début des années 2000 le lieu de tous les possibles, Arthur Mamou-Mani est à l’image de la capitale britannique : inclassable, en mouvement perpétuel, très ouvert sur le monde et l’inconnu, et qui jongle avec les paradoxes. On ne sait pas s’il est plus artiste qu’architecte, plus littéraire que scientifique, plus romantique que cartésien.

Son approche de l’architecture est à la fois « naturaliste » et futuriste. Il décrit ses créations comme un processus purement intuitif, exactement comme il parlerait de la croissance d’un arbre, et d'un autre côté, il utilise les dernières technologies de pointe pour concevoir des objets en 3D. En parallèle de son agence personnelle, il a créé un laboratoire d’impression, FabPub, qui permet à des particuliers ou des entreprises de créer des objets esthétiques avec les matériaux, selon le design de leur choix. Le résultat final de ses créations semble d’ailleurs réconcilier la technologie avec la nature, celles-ci ayant souvent des formes de plantes ou d’éléments vivants.

Building Man

Le fait qu’il ait été choisi pour construire le temple du festival Burning Man n’est pas un hasard. La construction aura pris huit mois. « Ç'a été très complexe, sourit-il. Il y avait un grand nombre de paramètres à gérer, 125 personnes sur le chantier, et beaucoup de matériaux différents ». Rendez-vous de tous les paradoxes, ce festival est devenu un rassemblement majeur pour les créatifs de la Silicon Valley, presque un culte. Il est au transhumanisme ce que Coachella est à la musique. Un maelstrom dédié à la fois à l'innovation technologique, à l'intelligence artificielle, et en même temps à la spiritualité, au questionnement personnel. 

Le temple d'Arthur Mamou-Mani sera détruit par le feu à la fin du festival, selon un rituel répété chaque année. Pas forcément un mauvais présage pour cette admirateur de Gustave Eiffel, dont la tour provisoire était vouée à être démontée tôt ou tard.



Parcours

5 février 1983. Naissance à Paris.

2003. École nationale supérieure d'architecture de Paris-Malaquais.

2009. Architectural Association School of Architecture, Londres.

2011. Professeur à l’université de Westminster. 

2012. Fondateur et directeur de Mamou-Mani Ltd, Londres.

2014. Cofondateur de FabPub, Londres.

2016. American Architecture Prize.



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