TRIBUNE

La transition numérique a notamment montré qu’il est possible de transformer profondément la société en moins d'une génération.

Pas un jour ne s’écoule sans qu’une nouvelle étude scientifique alarmante ne paraisse sur l’accélération du réchauffement climatique, l’effondrement de la biodiversité, le risque d’épuisement des ressources… Les faits sont là, têtus, ils nous rappellent inlassablement l’urgence de la situation. Cela n’échappe désormais plus à personne que la situation environnementale empire de jour en jour, à moins d’être dans le déni.

Pour autant, la mobilisation reste timide au regard des enjeux. L’augmentation en fréquence et en intensité des mauvaises nouvelles ne changeront pas la donne. Même au bord de l’abîme, nombreux seront ceux qui continueront à fermer les yeux en espérant que la providence leur envoie un parachute. Pas évident de se défaire de ses habitudes et aussi des fausses promesses d’un mode de vie toxique…

Comment faire pour embarquer massivement nos concitoyens sur le chemin de la transition écologique ? Il y a matière à espérer en apprenant des autres transitions. En particulier, celle qui a réussi, en à peine 30 ans, à métamorphoser nos vies et notre rapport au monde : la transition numérique.

Quelles leçons en tirer pour la transition écologique ? Primo, qu’il est possible de transformer profondément la société en moins d'une génération. C’est un précédent rassurant, alors que l’humanité dispose d’un peu moins de 26 ans pour atteindre la neutralité carbone en 2050. 

Promesse d’une vie plus heureuse

Secundo, que cette transformation a été rendue possible grâce à la promesse d’une vie plus heureuse et épanouie que les GAFAM ont admirablement mis en musique. Ils ont aussi su rendre leurs services terriblement attractifs :  gratuité apparente pour Google/Facebook, design/ergonomie/esthétisme pour Apple, efficacité /rapidité pour Amazon…

Alors qu’attendons-nous pour faire de même avec la transition écologique ? Il existe déjà, ici et maintenant, mille et une solutions pour réduire son impact environnemental, améliorer sa qualité de vie et, disons le haut et fort, être plus heureux. Ces solutions suscitent l’intérêt voire l’adhésion lorsqu’elles sont portées par des personnes ou des organisations de confiance auxquelles on peut s’identifier. L’humain reste clef dans la conduite du changement. Votre meilleur ami(e) ou votre collègue de travail qui vous recommande la lecture d’un livre vous donnera plus sûrement envie de le lire que l’algorithme de recommandation d’Amazon, ils pourra même vous le donner ou le prêter ! 

Créer des temps d’échanges collectifs

Alors en 2024, que ce soit dans notre sphère personnelle ou professionnelle, créons des temps d’échanges collectifs avec nos collègues, nos clients ou nos amis pour parler de ce que nous avons testé, de ce qui a échoué mais aussi de ce qui marche pour engager notre transition écologique ou celle de notre organisation. Racontons, expliquons les bénéfices que nous en retirons. Parlons de ce que cela nous a apporté : confort, estime de soi, santé, bien-être, vivre ensemble… Ou rapporter : des économies financières, de matière, d’énergie, d’eau… Vous aurez l’écoute des autres, vous apprendrez d’eux et créerez des possibles.

Les témoignages sont des micro-récits inspirants. Partagées à l’échelle d’un groupe, d’une entreprise, d’un territoire… Ils s’assemblent ensuite pour former un grand récit, celui d’une transition écologique réalisable, émancipatrice et désirable. Favorisons à tous les niveaux (individus, entreprises, collectivités, État ) les regroupements et la coopération pour mettre en commun nos bonnes pratiques et nos retours d’expériences, nous avons tout à y gagner.

Pas besoin d’être exemplaire

Et rassurez-vous : pour vous lancer, vous n’avez pas besoin d’être exemplaire, d’ailleurs qui l’est vraiment… En France, très peu d’individus peuvent revendiquer un bilan carbone annuel de 2 tonnes, celui nécessaire pour atteindre la neutralité carbone. Idem pour la biodiversité, hormis certaines populations autochtones, qui peut affirmer que son mode de vie est sans impact sur l’environnement ?

Si votre démarche est humble, désintéressée, non-marchande, vous donnerez envie à vos interlocuteurs de vous imiter et de marcher sur vos pas. Si vous l’avez fait, pourquoi pas eux ? Ghandi disait : «montrer l’exemple n’est pas le meilleur moyen de convaincre, c’est le seul.» Vous n’êtes pas convaincu ?  Prêtez l’oreille à celles et ceux, autour de vous, qui ont commencé à engager leurs transition écologique.

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