Carte blanche

Ce Néo-Zélandais est l'un des designers les plus reconnus pour ses créations respectueuses de l'environnement. Son « slow design » invite à repenser le rapport au monde. 

La nature

« Évoquer les modèles et la structure de la nature semble évident, mais impossible de ne pas l’inclure. Si je n'avais pas passé d'innombrables heures à contempler la forme des feuilles, la structure de la roche, le treillis des brindilles d'hiver ou la forme des nuages, je ne serais pas où j’en suis maintenant. Tout ce que nous créons provient en quelque sorte de la nature. Je considère que je n'“utilise” pas la nature mais que je l'honore. Je ne “vois” pas une forme de design particulière dans un arbre ou un rocher, je réponds à des rythmes plus profonds et sous-jacents auxquels je me connecte à travers mon subconscient. C'est la voie vers une véritable conception biophilique. » 

Le silence

« Le bruit est brutal, destructeur. Cela réduit ma sensibilité et ma réceptivité. Le bruit fait partie du scintillement séduisant et de la distraction qui me maintient piégé à la surface. Ce n'est que lorsque je brise la tension superficielle et que je m'enfonce dans les profondeurs silencieuses et illimitées de mon subconscient que je peux me connecter aux lentes “ondes radio” de la vie. Il est vital pour moi de pouvoir dériver dans le silence et libérer mon imagination. C'est pourquoi les villes me sont assourdissantes et insupportables. Nous avons tous besoin de nous étirer en silence comme un chat prenant le soleil. » 

Des femmes artistes sans ego

« On peut citer une artiste comme Maya Lin, qui a dit de son projet de paysage : “Je veux qu'on ait l'impression que je ne sois pas venue ici”. Ou des peintres aborigènes australiens comme Dorothy Napangardi, qui s'assoient par terre et s'immergent, semblant canaliser la Terre elle-même. Dans tous les cas, le travail n'est ni intellectuel, ni intelligent, et il est dépourvu du colonialisme et du racisme implicites du modernisme. Maya Lin ne cherche pas à imposer d'en haut mais à permettre et faciliter en partant d'en bas. » 

Max Richter

« Sa musique lente et palpitante est remarquable, en particulier son opus de huit heures baptisé Sleep. Il existe à notre époque trop d’injonctions à être plus fort et aller plus vite, avant tout pour se faire remarquer. Je dois résister à cela et m'installer dans un rythme lent. C'est le même rythme que les coups de pinceau en pointillés de Napangardi, les ondulations du sable sur la plage ou le bruit de ma respiration alors que je suis assis en silence. Ce sont des connexions universelles qui transcendent le trivial et le superficiel, lesquels dominent résolument nos vies. » 

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